Vous connaissez sûrement le complexe d’Oedipe, mis à la mode par Sigmund Freud. Quel est le rapport avec son histoire personnelle ? Il fuma le cigare jusqu’à la fin de sa vie, bien qu’atteint par un cancer de la mâchoire et opéré plus d’une dizaine de fois. Ignorait-il que fumer tue ?
Sa signification est très simple. La voici, mise en scène et décryptée lors d’une constellation familiale de Sigmund Freud.
La généalogie de Sigmund Freud
Un article précédent l’a détaillé. Voici les grands traits de son histoire :
- Sally, la première femme de son père Jacob, est morte à 42 ans. Son père s’est ensuite remarié avec Amélia, la mère de Sigmund Freud. Celle-ci a perdu un fils, Julius, ainsi qu’un frère, nommé aussi Julius, morts tous 2 de la tuberculose.
- Sigmund, marié à Martha, eu plusieurs enfants, dont Sophie, morte à 26 ans de la grippe espagnole. Sigmund déclara son cancer de la mâchoire 3 ans plus tard.
La constellation familiale de Sigmund Freud
Les représentants du père de Sigmund et de sa deuxième femme se placent spontanément face-à-face. La mère de Sigmund est donc en colère contre son père. Cela arrive souvent quand la deuxième femme ne peut remplacer la première dans le cœur de son mari. Jacob n’a pas supporté la mort de sa première femme Sally.
Quand le représentant de Sigmund se place, sa mère veut le garder pour elle. En testant le frère et l’oncle paternel, nommés tous les deux Julius, Sigmund remplace à la fois le fils mort et l’oncle. Sigmund est donc un fils à maman qui remplace un frère de sa mère.
Ainsi, la colère de Sigmund vis-à-vis de son père, son envie de meurtre, n’est autre que la colère de sa mère qu’il reprend par amour. Et « l’envie de coucher » avec sa mère n’est que son désir de remplacer son frère ou son oncle.
Sophie et Sally
Sophie, la fille morte de Sigmund, est identifiée à Sally, la première femme de son père Jacob. Cette configuration est assez rare, d’être identifiée à la première femme de son grand-père paternel.
La constellation finale est la suivante :
Sigmund veut mourir pour rejoindre sa fille, identifiée à la première femme de son père. La configuration finale, qui réintègre Sally, est celle-ci :
Où toutes les personnes sont en paix. En acceptant papa et maman, l’enfant ne prend plus la colère des parents.
Le mythe original d’Oedipe
Dans ce mythe, Oedipe tue son père et épouse sa mère. Son père biologique a voulu le tuer et Oedipe est un enfant adopté. Cela n’a rien à voir avec la dynamique de Sigmund qui croyait pourtant que son demi-frère aîné Emmanuel était son père et que Jacob était son grand-père.
En conclusion
Le complexe d’Oedipe au sens de Sigmund Freud n’existe pas. C’est ce qu’on appelle un poisson rouge. Toutes les solutions des psychanalystes passent par le complexe d’Oedipe et le meurtre du père. Sigmund a accusé ses disciples Jung et Rank du « meurtre du père ». Peut-être de reprendre la colère de leur mère contre leur père…. ou contre Sigmund.
Les sentiments sont, la plupart du temps, peu fiables. Alors, construire un mythe et tout un courant de thérapie sur un désir de meurtre, qui peut provenir d’un autre, sera peu efficace en terme de thérapie. Que faire ? Si vous êtes en colère contre votre père, vous avez le choix entre deux attitudes réparatrices :
- Si vous êtes une fille, appuyez-vous sur votre mère.
- Si vous êtes un fils, appuyez-vous sur votre père.
C’est beaucoup plus simple et efficace qu’une longue et coûteuse psychanalyse. Dans les deux cas, vous résolvez une dynamique qui ressemble à une dynamique de fille à papa ou de fils à maman, celle de Sigmund. Cette colère ne justifie pas ce désir de mort qu’il eut à la mort de sa fille. La mort d’un frère et d’un oncle entraîne souvent un désir morbide s’exprimant par des dépendances telles qu’alcool, tabac ou cocaïne. Sigmund Freud a perdu un oncle, un frère et une fille. Ses théories et sa pratique thérapeutique ne lui furent malheureusement d’aucun secours.
Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.
Bonjour,
Je suis en colère contre mon père ; je trouve que lorsque j’étais enfant, je n’ai pas eu mon mot, j’étais parfois rabaissée, et je trouve que je n’ai pas eu le choix de mon premier avortement (j’avais 20 ans), qui m’a été imposé par mon père (et ma mère, mais parce qu’elle soutenait mon père).
Ma mère est dépressive et enfant, j’ai souvent voulu lui venir en aide, car je ne comprenais pas pourquoi elle était malheureuse. Elle venait déverser son chagrin sur moi. J’ai le profil typique du « sauveur ».
Dans mon cas, me reposer sur ma mère (en raison de la colère contre mon père), ne me parait pas constructive, je serais encore dans ce lien de « sauveur » que je chercher à casser pour reprendre ma place.
Qu’en pensez vous ?
Le plus important est de voir votre enfant s’appuyer sur son père en face de vous. Pour votre lignée maternelle, remontez plus loin que votre mère (imaginez votre mère, votre GMM, votre AGMM…) pour trouver de l’appui dans votre lignée maternelle… indispensable quand on est une femme.
Merci !
Bonjour,
Je suis en couple avec mon chéri qui a deux filles d’une précédente union et nous avons eu ensemble une fille qui a 10 mois aujourd’hui.
La plus grande des BF (belles filles) qui a bientôt 18 ans est souvent collée à lui, assez enfantine et surtout fait des démonstrations d’affection en public : demande à ce que son père lui masse les pieds quand la belle-famille est là ; veut s’asseoir sur les genoux de son père quand on fait un diner avec des potes ; lance des « mon papa d’amour que j’aime » devant plein de monde, etc…
J’ai dit à mon conjoint que ces situations me mettaient mal à l’aise et que je trouvais que l’Œdipe n’était pas totalement réglé. Pour lui, c’est normal mais il va quand même l’aborder avec sa psy.
Je trouve que de toutes façons, il a un peu le même type de rapport avec sa mère (qui, délaissée de son mari, a créé une relation d' »amoureuse » avec son fils), entre enfant et amant, et qu’il reproduit donc avec sa fille ce qu’il a connu avec sa mère.
Je me demande : pourquoi la grande BF agit ainsi en public et non dans la sphère privée. Veut-elle asseoir une position, un statut particulier aux yeux des autres ? Et pourquoi le fait-elle systématiquement quand je suis là ? Je me demande également s’il y a dans la généalogie de cette branche des problèmes d’Œdipe non digérés qui se reproduisent ? Comment y mettre fin ?
Bonne journée,
Elle peut représenter une de ses partenaires précédentes ou « défendre » sa mère en votre présence. Etes-vous en paix avec elle ?