Zarathoustra, Dieu et la femme morte en couches

Fasciné par l’influence de la philosophie, j’ai voulu décoder le célèbre livre de Nietzsche « Ainsi parlait Zarathoustra » en cherchant dans sa généalogie qui il représentait. Voici le résultat édifiant tout en couleur….

L’histoire pour tous et personne

Cette œuvre comprend 4 parties que Friedrich Nietzsche écrivit entre 1883 et 1885 en 10 jours pour chaque partie. L’histoire peut se résumer simplement en enlevant tout ce qui est incompréhensible… Zarathoustra, proche du soleil, descend de sa montagne et rencontre un ermite adorateur de Dieu. Et il lui dit :

Tous les dieux sont morts : nous voulons, maintenant, que le surhumain vive ! Que ceci soit un jour, au grand midi, notre dernière volonté !

Puis, Zarathoustra délire sur les notions de surhommes (übermenschen) et de superflus (überflussigen ou Viel-zu-Vielen), tout en fustigeant les femmes.

« Tu vas chez les femmes ? N’oublie pas la cravache. »

Nietzsche parle aussi d’un « éternel retour » que je n’ai pas analysé. Je pense que c’est tout simplement l’identification. Passons à quelque chose de plus concret.

La généalogie de Friedrich Wilhelm Nietzsche

Elle est très intéressante, surtout du côté du père :

Voyons le système du père, de la mère et la fratrie de Friedrich :

  • Carl Ludwig, le père de Friedrich est mort jeune, à 36 ans, quand Friedrich avait 5 ans. Son père est mort quand il avait 13 ans. Ses derniers mots furent :

Fränzchen, Fränzchen, viens, Maman, écoutez, écoutez, Oh Dieu!

Il s’appelait Carl, presque comme le premier mari de sa mère Erdmuthe. La première femme de son père, Johanne, est morte en couches, avec sa fille Marie. Son grand-père Friedrich August Ludwig était pasteur.

  • La mère avait aussi beaucoup de frères et sœurs et ses deux parents sont morts âgés.
  • Friedrich a eu un jeune frère, Ludwig Joseph, mort à 2 ans, peu de temps après la mort de son père. Sa sœur Élisabeth s’est mariée à un homme qui s’est suicidé. Il est probable qu’elle cherchait son âme sœur.

Il est probable que Friedrich soit identifié à son grand-père paternel qui porte le même prénom et que son père Carl soit identifié au premier mari de sa mère, morts jeunes tous les deux et portant aussi le même prénom. Carl devait être un « fils à maman« .

La constellation familiale

Amenons d’abord les illuminés, puis les humains, surhumains et superflus.

Dieu, le diable, le soleil, l’ermite et Zarathoustra

  • Dieu et le Soleil se placent côte à côte, la Terre étant à la droite de Dieu. Puis, vient le Diable que Dieu aime bien avoir à ses côtés ; il le prend même pour son père. Le diable chauffe le Soleil.
  • Arrive l’ermite qui se met en face du trio. Il aime bien le Dieu et le Soleil. Quand il prie Dieu, il prie le soleil aussi.
  • Zarathoustra s’en va près de la porte et le soleil dit « Moi, il m’aime bien ». Comme je lui demande de partir, l’ermite se sent un peu mieux et le soleil moins bien.  Quand il revient, Zarathoustra se sent mieux et vient à la droite de l’ermite.

Quand Zarathoustra dit à l’Ermite que Dieu est mort, l’Ermite a envie de l’ignorer.

Le surhomme, le superflu et la femme

Ils se placent tous les 3 à gauche de Zarathoustra qui recule : le superflu, le surhomme qui est derrière l’ermite et la femme qui se place à la gauche de l’Ermite.

  • Dieu a envie de s’éloigner, de s’approcher de la femme et le Soleil d’être plus regardé.
  • Je fais déclarer à la femme envers l’ermite qu’elle est une femme. Normalement, un ermite n’en voit pas beaucoup. L’ermite la trouve belle et a envie d’être tranquille.
  • Zarathoustra se méfie d’elle et pense qu’elle n’est ni surhomme, ni superflu. Il trouve tout cela très flou. Quand il déclare que Dieu est mort, il pense qu’il n’a pas de sexe et qu’il est inutile de prier. Il conseille à l’ermite d’aller voir une femme, même avec un fouet, plutôt que de prier.
  • L’ermite pense que Zarathoustra est ignorant, bien qu’il ne sache pas faire la différence entre l’homme et la femme et il n’y a que Dieu qui l’intéresse.

Zarathoustra représente le père de Friedrich

Je teste qui est qui avec des représentants de la famille de Friedrich :

  • Je demande à une personne de représenter le père de Nietzsche et de m’indiquer quel personnage il représente. Il me répond qu’il est Zarathoustra.
  • Je poursuis avec la première femme du GPP qui est Dieu. Je teste aussi l‘ermite comme GPP et c’est OK pour les 2 représentants.  Quand Zarathoustra dit à l’ermite que Dieu est mort, il lui dit que sa première femme est morte et qu’il ferait mieux de s’occuper de sa femme vivante. C’est la même dynamique que le complexe d’Oedipe.
  • Je teste si la femme est la soeur ou la mère de Friedrich. C’est sa mère.
  • Enfin je teste le surhomme et Friedrich…

Nous aboutissons à la configuration suivante :

Friedrich est dans une impasse, il ne croit pas en Dieu et aimerait avoir une femme, ce qu’il s’interdit inconsciemment de peur de la tuer.

En conclusion : Dieu représente une personne exclue

Dieu représente toujours une personne de la famille. Dans notre cas, c’est celle qui a eu le destin le plus tragique.

La dynamique d’une femme morte en couches

Dans ce cas, la femme est en colère contre l’homme et l’homme devient homosexuel, curé ou ermite pour ne pas prendre le risque de « tuer une femme ». Friedrich était peut être homosexuel et aurait contracté la syphilis avec un homme.

La dynamique d’un fils à maman

Nous avons donc l’histoire de son père, Karl (Zarathoustra), qui adore le soleil (sa mère) et raconte à son père Friedrich (l’ermite) que sa première femme (Dieu) est morte et qu’il considère son fils vivant (Friedrich) comme un surhomme et son fils mort (Joseph) comme superflu.

Pour aller plus loin

Quelques livres :

  • Will Durand, Story of Philosophy. Une histoire de la philosophie très accessible si vous lisez l’anglais qui finit par le pragmatique John Dewey et non par Sartre, le normalien existentialiste, un autre fils à maman…
  • La généalogie de Friedrich Nietzsche.

Quelques liens sur le Net.

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