Voici un extrait du livre de Bert Hellinger La Maturité dans les relations humaines à propos de l’innocence.
Un homme décide de déposer le fardeau de tout ce qui l’a si longtemps tourmenté et de prendre le risque de s’engager dans des voies inconnues. Il marche d’un pas léger jusqu’au soir et parvient au pied d’une haute montagne. Au moment de s’installer pour la nuit, il découvre devant lui l’entrée d’une grotte. Il s’approche de l’entrée, la grotte est fermée par une porte de fer.
« Comme c’est étrange », pense-t-il, « peut-être va-t-il se passer quelque chose ». Il s’assied face à la porte et la regarde, puis détourne la tête, la regarde de nouveau, et détourne encore la tête. Il reste ainsi là longtemps à épier cette porte. Au bout du troisième jour, alors qu’il vient juste de détourner une nouvelle fois la tête, il s’aperçoit que la porte est ouverte. Il se précipite à l’intérieur de la grotte, fonce tête baissée, et se retrouve à l’extérieur…
« Comme c’est bizarre », pense-t-il, se frottant les yeux. Il s’assied et remarque auprès de lui un petit cercle blanc, immaculé. Et dans ce petit cercle, il se reconnaît lui-même, enfermé, recroquevillé, et d’une blancheur étincelante. Puis il voit une ombre noire s’enrouler tout autour, ondulant comme une flamme et semblant chercher à pénétrer à l’intérieur.
« Comme c’est étrange », pense notre homme, « peut-être se passera-t-il quelque chose ». Il se rapproche du cercle, regarde, détourne la tête, puis le regarde de nouveau, détourne la tête, etc.. Après trois jours de ce manège, il voit le petit cercle blanc s’ouvrir et la grande ombre noire s’y glisser d’un mouvement rapide. Le cercle s’élargit et l’homme peut enfin se redresser. Mais le cercle a perdu de sa blancheur. Il est devenu gris…