Le fils prodigue et le fils mort

Connaissez-vous l’histoire improbable du fils prodigue de la Bible ? Quand il revient après avoir tout dépensé, un veau est sacrifié en son honneur et son frère aîné, resté pour aider son père, se plaint à son père.

Voici une constellation familiale selon Bert Hellinger qui éclaire sa dynamique morbide.

Parabole du fils perdu et de son frère

Cette parabole est la 3e des Paraboles de la brebis et de la pièce perdues Luc 15:11-32 Segond 21 dont voici l’extrait.

11 Il dit encore: «Un homme avait deux fils. 12 Le plus jeune dit à son père: ‘Mon père, donne-moi la part de l’héritage qui doit me revenir.’ Le père leur partagea alors ses biens. 13 Peu de jours après, le plus jeune fils ramassa tout et partit pour un pays éloigné, où il gaspilla sa fortune en vivant dans la débauche. La mère n’est mentionnée nulle part.

Après avoir tout dépensé et mourant de faim, il revient chez son père.

21 Le fils lui dit: ‘Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.’ 22 Mais le père dit à ses serviteurs: ‘Apportez [vite] le plus beau vêtement et mettez-le-lui; passez-lui un anneau au doigt et mettez-lui des sandales aux pieds. 23 Amenez le veau qu’on a engraissé et tuez-le! Mangeons et réjouissons-nous, 24 car mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé.’ Et ils commencèrent à faire la fête.

Le frère aîné, qui était resté au service de son père, entend la fête et se plaint :

‘Voilà tant d’années que je suis à ton service sans jamais désobéir à tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour que je fasse la fête avec mes amis. 30 Mais quand ton fils est arrivé, celui qui a mangé tes biens avec des prostituées, pour lui tu as tué le veau engraissé!’ 31 ‘Mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi et tout ce que j’ai est à toi, 32 mais il fallait bien faire la fête et nous réjouir, parce que ton frère que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé.’»

Nous avons a priori l’arbre suivant :

La constellation familiale de la famille

Commençons par les parents…

Parents et enfants.

Le père se place à la droite de la mère. La mère a envie de vivre longtemps et hésite quand je lui demande si elle est d’accord qu’on raconte une histoire sur ses enfants sans parler d’elle.

L’aîné se place dos aux parents et les deux parents sont contents. Le cadet vient aussi dos aux parents.

L’aîné se sent mal car il tourne le dos à tout le monde. Il se retourne et se trouve en face de son frère qui prend alors la première place. L’aîné lui demande s’il veut prendre possession de la propriété. Le père préfère le fils prodigue à l’aîné. La mère ne prend pas position.

Le fils prodigue va voir une prostituée et revient

Il préfère le sexe à l’argent. Quand il n’a plus d’argent, il n’a pas envie de retourner chez son père, à l’encontre de l’histoire.

Au retour du fils, la mère se sent bien vivante. Et quand le fils revient, le père lui demande de bosser pour lui et le cadet lui répond qu’il n’a pas envie (l’histoire ne le précise pas), qu’il préfère avoir l’argent du veau plutôt que le veau.

Le représentant de l’aîné trouve cela fort improbable. Comme le veau regarde à terre, je veux tester si un premier frère n’est pas mort. Je place alors un homme en premier et « l’aîné » se sent mieux. Et comme je teste s’ils ont la même mère, elles sont différentes.

Ainsi, voici l’arbre généalogique :

L’aîné est bien l’aîné, mais de la deuxième mère.

Nous retrouvons la même histoire que Isaac et Ismaël quand Dieu dit à Abraham « Prends ton fils unique » alors que c’est le fils unique de Sarah, sa mère et non de son père Abraham.

En conclusion, semons le désordre

Cette histoire ne respecte aucun ordre. La priorité est donnée au fils morbide prodigue qui reste un parasite jusqu’au bout. Et le père confond son fils mort et son fils vivant, quand il dit « parce que ton frère que voici était mort et il est revenu à la vie » tout comme Seth remplaçant Abel dans le cœur de Eve « Ève enfanta un fils, et l’appela du nom de Seth, car, dit-elle, Dieu m’a donné un autre fils à la place d’Abel, que Caïn a tué. » Nous retrouvons trois caractéristiques de la plupart des histoires de la Bible :

  • Au nom de Dieu, tu as le droit de tuer (ici, c’est le veau).
  • Le dernier prend la place du premier s’il a l’aval de Dieu.
  • La femme est exclue (les deux mères et la prostituée).

Et une dernière plus rare : les morts peuvent être ressuscités.

Comme c’est la première fois que je trouve un frère mort et une première femme, je testerai avec Caïn et Abel s’ils n’ont pas un frère aîné mort (de la même mère ou de Lilith ?) et si le saint Esprit ne représente pas la mère, absente de la trinité.

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

2 réflexions au sujet de “Le fils prodigue et le fils mort”

  1. J’ai été élevée dans une famille protestante (baptiste) avec lecture de la Bible tous les soirs.
    Je suis intéressée par votre vision élargie et d’un autre point de vue.
    Effectivement le statut de la femme est particulier dans la Bible même s’il y a eu une femme juge très tôt et si la femme est parfois à l’origine de décisions ou d’orientations nouvelles.
    Merci beaucoup pour ce regard complètement dans le sujet des constellations et pour tout votre travail de recherche et de partage. Joëlle
    N.B. : la Bible traite de la conscience humaine.

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