La victime n’a pas à pardonner

Voici un second extrait du livre en anglais de Bert Hellinger Love’s one truth qui aborde le sujet de l’inceste et de sa dynamique sur plusieurs pages.

John : je suis étonné que l’enfant, ou la victime, n’a pas à pardonner à celui qui a commis l’inceste. Peut-il devenir libre sans lui pardonner ?

Hellinger : le pardon est toujours présomptueux. Si vous y pensez, l’enfant a-t-il vraiment le pouvoir de pardonner ? S’il pouvait pardonner, il prendrait toute la culpabilité et toutes les conséquences sur lui. Le seul moment où nous pouvons pardonner est quand la culpabilité est mutuelle. Dans ce cas, le pardon donne aux deux parties la possibilité de prendre un nouveau départ. Mais l’enfant ne partage pas la culpabilité de l’inceste. Il a besoin de trouver un moyen de dire : « Ce que tu m’as fait était mal et tu dois en supporter les conséquences. Je ferai quelque chose de ma vie en dépit de cela ». Si l’enfant vit une relation de couple heureuse en dépit du fait qu’elle a été victime d’un abus sexuel, c’est aussi un soulagement pour celui qui l’a commis. Si, d’un autre côté, la victime en sort déchirée, elle se venge sur l’offenseur mais à un prix terrible. Ces choses sont complètement différentes en les regardant de manière phénoménologique et systémique.

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

8 réflexions au sujet de “La victime n’a pas à pardonner”

  1. Cela est il valable aussi pour les demandes de pardon pour des choses du quotidien  » je te demande pardon j’aurais pas du crier  » ou  » excuse moi pour tout a l’heure j’étais concentré sur autre chose » ? Il est a mon sens normal de demander pardon quand on a un comportement qui le justifie et cela permet de garder une relation vraie avec son enfant….
    Quelle serait l’attitude juste qui respecte a la fois l’enfant en tant que personne que l’on peut offenser, mais sans créer de confusion ou d’échange de rôle (enfant au dessus du parent)?
    Des lectures a conseiller ?

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  2. Bonjour

    Qu’en est-il du pardon dans la vie quotidienne ? Est il vraiment toujours présomptueux ? Par ex : un parent qui dit a son enfant : » pardon pour tout a l’heure je ne t’ai pas écouté » ou « pardon pour avoir crié j’étais nerveux tu n’es pas responsable ». Cela provoque-t-il une inversion des rôles ? Dans ce cas qu’en est il du hoponopono basé egalement sur la demande de pardon ?
    Merci pour votre retour

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    • C’est pour cela que je ne suis pas d’accord avec le hopononpono. Mieux vaut le remplacer par « je suis triste de ne pas avoir contribué à ton bien-être » préconisé par Marshall Rosenberg, l’inventeur de la CNV.

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  3. J’ai compris que Bert Hellinger préconise aussi la phrase  » je suis désolé.e… » plutôt que « pardon » ou « excuse moi », à l’égard des enfants surtout mais même à l’égard des adultes. Cela résoud ce problème de positionnement « se tenir plus petit ou trop grand »…, Merci aussi pour cette phrase « Je suis triste… » !

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