Voici un extrait du livre de Bert Hellinger A la découverte des constellations familiales : De la théorie à la pratique qui aborde le sujet de l’amour aveugle enfantin :
Participante : si pour l’âme, le bien le plus précieux n’est ni la vie, ni la santé, est-ce alors l’amour ?
Hellinger : pour l’enfant, c’est l’amour dans le sens où sa seule volonté est d’appartenir à son groupe familial, quel que soit le prix de ces appartenances, même au prix de sa vie. Voilà l’amour de l’enfant. Cet amour est aveugle. En effet, l’enfant s’imagine pouvoir sauver ses parents s’ils sont malheureux. C’est pourquoi les enfants qui portent le fardeau de leurs parents ne craignent ni la mort, ni la souffrance, ni la culpabilité. L’amour des enfants est d’une force incroyable. Il rend malade parce qu’il est aveugle.
Dans un tel contexte, le but de la thérapie serait de mettre en lumière l’amour de l’enfant. À partir du moment où cet amour est rendu visible, l’enfant ne peut plus aimer aveuglément puisqu’il voit alors que sa mère, si c’est pour elle qu’il veut souffrir, ne veut en aucun cas qu’il souffre, parce qu’elle aussi aime son enfant. L’enfant est alors contraint d’abandonner les idées qu’il s’était faites par amour pour sa mère.
Il se produit alors une purification de l’âme. L’enfant a l’impression, en retrouvant la santé ou la vie, qu’il renonce au pouvoir, à ce qu’il prenait pour de l’innocence et de la grandeur. Ainsi, le passage de l’amour aveugle à un amour conscient constitue une forme d’accomplissement spirituel très exigeant pour l’enfant. Pour lui, le bonheur est nettement plus exigeant que de plonger dans la souffrance et les pleurs.
Participante : quel est le bien le plus précieux pour l’adulte ?
Hellinger : il n’y en a pas. L’adulte ne fait plus la différence. Lorsqu’il est en accord avec la vie, aucun bien n’est plus précieux qu’un autre. L’accord lui-même est grand et précieux. Il n’y a pas de bien suprême, tout est de valeur égale. Sens-tu l’effet dans ton âme du fait de considérer que tout est d’une même valeur ?
Participante : mon âme s’élargit.