Après avoir animé la constellation de Thérèse Raquin, dont l’amant tue le mari, j’ai cherché à savoir s’il y avait un rapport avec la vie personnelle d’Émile Zola, entre sa femme Alexandrine et sa maîtresse Jeanne.Voici donc sa généalogie et le déroulement de sa constellation.
La généalogie d’Émile Zola
Zola est un nom italien et l’arrière grand-père d’Émile était militaire, tout comme son père. Son grand-père Carlo est mort quand son père avait 15 ans et un de ses oncles, Marco est mort l’année de sa naissance, alors que son père avait 45 ans.
Son père, Francesco, puis François, ingénieur né à Venise, servit dans les armées italienne, autrichienne et la légion étrangère. Il monta une société pour construire un barrage à Aix en Provence. En Algérie, quand il était à la légion étrangère, il s’éprit d’une femme mariée, Mme Fischer. Comme son mari voulait retourner en France, elle lui demanda de la suivre. Les Fischer partirent seuls avec 4000 francs, peut être subtilisés à François Zola qui voulut se noyer par la suite.
Il meurt d’une pneumonie à 51 ans, laissant sa femme Émilie Aubert, sans le sou à 28 ans. Elle vivra avec son fils et sa belle-fille et cherchera en vain à récupérer l’argent aux associés de son mari.
Angelo Mariani est un enfant élevé par Émile Zola, puis par le pape Léon XII.
La double vie d’Émile Zola
Voyons les relations d’Emile avec ses femmes et sa mère.
Il épousa Alexandrine en 1870, et aura deux enfants avec sa maîtresse Jeanne Rozerot. Il connut Alexandrine en 1864 et Jeanne en 1888. Alexandrine connut l’existence de la maîtresse en 1891 par une lettre anonyme, après la naissance de ses 2 enfants. Tous les extraits proviennent du livre Zola, une vie.
Sa femme Alexandrine et sa mère Émilie
Sa femme et sa mère ne s’entendaient guère…
En 1880, Émilie Zola tombe gravement malade lors d’une visite à son frère à Verdun…. Soignée jour et nuit par Alexandrine, qui souhaitait peut-être se disculper par cet acte de parfaite dévotion, elle vitupérait contre sa belle-fille, l’accusant de mettre du vitriol dans ses médicaments et du cuivre dans son bouillon. Émilie Zola mourut le 17 octobre 1880.
Sa femme Alexandrine et sa maîtresse Jeanne
Émile Zola rencontre Jeanne en 1888
La fiction préfigurait la réalité, car, durant le mois de mai 1888 le rêve de Zola prit vie en la personne d’une jeune femme de 21 ans engagée par Alexandrine comme femme de chambre et couturière. Née le 14 avril 1867 à Rouvres-sous-Meilly, en Bourgogne, Jeanne, Sophie, Adèle Rozerot était la seconde fille d’un meunier, Philibert, devenu veuf deux ou trois ans après sa naissance, et qui avait engendré une nombreuse progéniture avec une seconde épouse. Jeanne n’avait jamais retenu l’attention de Philibert Rozerot.
La mort d’Alexandrine et Émile Zola
Zola, mort naturellement ou assassiné ?
Le 28 septembre (1902) se leva humide et frais, et en arrivant rue de Bruxelles, les Zola firent allumer un feu par leur valet, Jules Delahalle, dans la cheminée de leur chambre. Le conduit tirait mal, mais ils ne soupçonnèrent rien parce qu’ils avaient mis à brûler des briquettes de charbon sans fumée. A 3 heures du matin, Alexandrine eut des nausées, se leva et se rendit à la salle de bains. Zola, qui s’agitait lui aussi pour la même raison, la dissuada de réveiller les domestiques pour une simple indigestion. Alexandrine se recoucha, et peu à peu se sentie envahie par une léthargie si profonde que lorsque Zola tomba par terre, elle ne put lui venir en aide. Neuf heures sonnèrent avant que Jules Delahalle se rendît compte qu’il se passait quelque d’anormal. Zola ayant verrouillé la porte de la chambre de l’intérieur (comme nous l’avons dit, il craignait toujours les mauvaises visites nocturnes), il fallut employer la force pour l’ouvrir. Alexandrine reposait sur le lit, inconsciente. Zola gisait au sol, sans vie, la tête contre le bois du lit. A 10 heures, les médecins arrivèrent et tentèrent vingt minutes de le ranimer grâce à la respiration artificielle, mais en vain. Jeanne Rozerot apprit la terrible nouvelle quatre heures plus tard alors qu’Alexandrine se remettait dans une clinique de on l’avait transportée d’urgence.
Alexandrine et les enfants de Jeanne
Comment se comportait Alexandrine avec les enfants de Zola ? Comme si c’était ses propres enfants.
Alexandrine se préoccupait de l’éducation de Denise et de la santé de Jacques, recherchant de bons professeurs pour l’une et consultant des médecins éminents pour l’autre, comme Zola aurait pu le faire lui-même. Elle les choyait, les conseillait, les réprimandait — le tout avec l’approbation sans réserve de Jeanne qui, bien que parfois froissée du ton impérieux d’Alexandrine, lui accordait le respect qu’elle considérait dû à une femme plus âgée, plus expérimentée et plus élevée sur le plan social. Chaque jeudi, les deux enfants, qui en vinrent à considérer Alexandrine comme leur seconde mère, déjeunaient au 62, rue de Rome. Et le dimanche, jour où Alexandrine recevait, c’était souvent Denise qui servait le thé.
Elle leur donna même le nom de Zola..
En novembre 1906, Alexandrine mit en marche le processus juridique complexe qui devait accorder à Denise et à Jacques le droit de porter le nom d’Émile-Zola et d’hériter de ses biens. « Si je ne suis plus là pour voir terminée [cette chose commencée], conseillait-elle à Jeanne, vous aurez à continuer l’affaire avec nos amis du conseil de famille Elle assista bien à la conclusion de l’affaire, et le 14 octobre 1908, quand Denise épousa Maurice Le Blond, un jeune critique qui avait soutenu moralement Zola pendant l’affaire Dreyfus, c’est sous le nom de Denise Émile-Zola qu’elle engagea sa foi
La constellation familiale d’Émile Zola
Voyons la relation entre Emile Zola et ses femmes et le lien avec Thérèse.
Émile Zola et ses deux femmes
Comme Émile Zola et sa femme Alexandrine se placent spontanément, Émile veut s’éloigner d’elle pour aller vers sa droite... vers sa maîtresse Jeanne. Sont alors placés le premier homme de sa femme, leur fille commune et les deux enfants d’Émile. Nous avons la configuration suivante :
Ainsi, Émile Zola était plus lié à sa maitresse qu’à sa femme et n’acceptait pas le premier homme d’Alexandrine. Alexandrine chercha sa fille mais ne la trouva pas, étant morte très jeune.
Émile et Thérèse Raquin
Je demande aux personnages principaux de Thérèse Raquin, son mari Camille et son amant Laurent de se placer.
- Thérèse va vers Alexandrine.
- Camille va vers le premier homme d’Alexandrine.
- Laurent, le tueur de Camille, va vers Émile.
C’est comme si Émile voulait tuer le premier homme de sa femme Alexandrine. J’ai testé plus tard le chat François, qui porte le même prénom que le père de Zola. Il représente la relation du père de Zola avec Mme Fischer, l’adultère de son père…. Comme il l’écrivit si bien à propos de Thérèse Raquin :
Les amours de mes deux héros sont le consentement d’un besoin : le meurtre qu’ils commettent est une conséquence de leur adultère.
Il critique donc l’adultère de son père, le qualifiant de tueur, ce qu’il était sûrement car il était alors dans la légion étrangère. Il ignorait qu’il trompera sa femme plus tard.
En conclusion : Émile n’accepte pas le premier homme d’Alexandrine
Thérèse Raquin a été publié en 1867 et Émile se marie avec Alexandrine en 1870. Il l’a connu en 1864, bien avant la publication de Thérèse Raquin. C’est comme s’il n’avait pas accepté le premier homme de sa femme, qu’il désire s’en débarrasser mais qu’il le regretterait. Le plus étrange, c’est qu’Alexandrine a eu une fille et qu’Émile a eu deux enfants avec Jeanne. Comment ont-ils fait pour ne pas avoir d’enfants ? C’est la même dynamique que la perte d’une sœur qu’Alexandrine aurait remplacée.
Pour aller plus loin
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- Un article de Philippe Poisson sur Alexandrine et sa fille qu’elle abandonna quand elle avait 20 ans.
- La généalogie d’Emile Zola sur geneanet et sur geni.
- Zola, une vie de Frederick Brown. Ce livre pavé de 920 pages est intéressant par le détail qu’il fournit sur la vie de Zola et de ses relations. Néanmoins, je m’y suis un peu perdu. Vous pouvez le lire sur ebook.
Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.
Oups …
Zola en mort en 1902 et non pas en 1802 (cf paragraphe : Zola, mort naturellement ou assassiné ?)
Merci pour la précision…