« The Artist » ou les acteurs ont-ils le droit à la parole ?

Voulez-vous connaître l’interprétation du  scénario de Michel Hazanavicius ? Il est possible de mettre à jour le message caché d’une histoire grâce aux constellations familiales selon Bert Hellinger, en s’appuyant sur le ressenti de représentants.

Pourquoi ce film a-t-il eu tant de récompenses ? L’artiste a-t-il eu envie de se suicider ? Quelle est la relation entre George Valentin (joué par Jean Dujardin) et Peppy (jouée par Bérénice Béjo, la femme du réalisateur ?) ? Voici la bande annonce…

Rappelons l’histoire

La gloire de George

George Valentin est une vedette du cinéma muet grâce à son chien Uggie et à sa femme Doris. Au fait de sa gloire, il rencontre la jeune Peppy et demande à son producteur Al Zimmer qu’elle joue avec lui dans un film muet.

La gloire de Peppy et la chute de George

Le parlant arrive. Le producteur Al Zimmer demande à George à passer au parlant, ce qu’il refuse. Celui-ci préfère monter son propre film muet tandis qu’Al Zimmer produit un film parlant avec Peppy.

Le film de Peppy a du succès tandis que celui de George est un échec. George est ruiné. Il boit, se fait jeter de chez lui et veut brûler tous ses films sauf celui où il a joué avec Peppy. Sauvé par son chien, il est recueilli par Peppy.

Le retour de George

Peppy demande au producteur que George puisse jouer dans un de ses films. Al Zimmer accepte et George, heureux et muet, fera des claquettes avec la belle Peppy.

La constellation familiale de « The Artist »

La gloire de George… ou de John ?

Les représentants de John le producteur, George Valentin l’acteur muet et sa femme se placent de gauche à droite. John prend la position haute, à droite de tout le monde. Le petit chien se place derrière George, à sa gauche, comme s’il représentait sa mère.

La représentante de Peppy vient en face de George. Quand elle arrive, le chien s’en va, comme s’il lui confiait George. George ne sait choisir entre son chien et Peppy qui aime bien le chien.

La gloire de Peppy et la chute de George

Le parlant arrive. Peppy se rapproche de John. Elle se sent concernée par le parlant et l’argent. George ne tient pas plus que cela à refuser un film parlant. « Si je suis bien payé, c’est bon » dit-il. Sa femme est indifférente « je ne sais pas ce que je fais là ». Contrairement au film, elle accepte de ne pas être en haut de l’affiche.

Le parlant et le muet

Des représentants des films arrivent et nous avons 2 « familles » face-à-face : le film parlant, Peppy et John contre George et le film muet. Comme le film parlant a du succès et pas le muet, dans lequel il meurt, le représentant de George dit : je vais rebondir et faire autre chose… contrairement à son représentant qui se met à boire. Il demande à John s’il peut refaire un film avec lui. Celui-ci accepte au nom de son amitié.

Le retour de George

Peppy s’occupe de George en se plaçant à sa droite. Il est content d’être sauvé et sa femme est indifférente à son sort.

Quand elle demande à John de faire un film avec George, John se sent tout puissant « il ne peut pas faire de film sans moi ». Il a ainsi le droit de vie ou de mort sur la carrière des acteurs, comme un Dieu tout-puissant.

Ils font des claquettes ensemble, Peppy à la droite de George.

En conclusion : un producteur décide de la vie ou de la mort de ses artistes

Le producteur décide qui peut jouer ou non dans son film. Il a pouvoir de vie ou de mort sur les acteurs. Tel est le message que veut faire passer le film. Les acteurs se suicident s’ils ne jouent pas. Il y a une part de vérité sur le suicide potentiel des acteurs qui ne sont pas vus, par contre :

  • Le film fait abstraction des liens d’amitiés qui peuvent exister entre l’artiste et le producteur. Celui-ci ne pense qu’argent et le place au-dessus de la vie ou de l’amitié.
  • Un acteur est incapable de réaliser un film. Il ne parle et n’a droit à la scène que grâce à son producteur. Laissez les histoires d’argent à ceux qui s’y connaissent.

Nous avons un contre exemple comme Clint Eastwood, qui écrit et joue dans ses films. Attention, l’actrice Bérénice Béjo est la femme du scénariste et réalisateur du film… Elle devrait se méfier. Heureusement pour elle, Michel Hazanavicius n’est pas le producteur, c’est Thomas Langmann. Regardez sur cette photo d’Elen Nivrae la position de chacun.

Elle montre l’ordre d’importance des personnes. Le scénariste se place entre le producteur et l’acteur. Celui-ci, le dernier, a-t-il droit à la parole ? Étonnant, tous ces trophées ne seraient-ils qu’une pilule amère ? D’ailleurs, que disent les acteurs ? Ils remercient le producteur sans qui ce film n’aurait pas existé. Et eux ? Peuvent-ils exister sans film ? Qu’il soit muet ou parlant… Dans une de ses allocutions, Meryl Streep a comparé son producteur, Harvey Weinstein, distributeur du film ‘the Artist » à Dieu, tout simplement.

Laisser un commentaire