Vous hésitez à avoir des enfants ? Découvrez pourquoi

Dans le cas d’avortement, il arrive souvent que la mère se prenne pour la fille et ne veuille pas regarder l’enfant. Il se peut alors qu’elle hésite à en avoir d’autres. Voici une solution très simple.

Dessin de Pierre Legué

S’appuyer sur sa mère.

La question initiale

La cliente se pose la question d’avoir un enfant. Elle vit en relation avec un homme depuis quelques mois.

Le premier placement de la constellation

Comme je lui demande si elle a eu des avortements, elle me répond avoir eu 2 enfants avortés de 2 pères différents. Je lui demande alors de placer 3 représentants, un pour elle, un pour le père et un pour l’enfant. Voici le placement initial, l’enfant est une fille :

Marion1La représentante de la cliente ferme les yeux et celui du père s’éloigne peu à peu. C’est souvent le cas quand une mère veut expier. Elle préfère souffrir et ne pas voir l’enfant.

Le placement final

Je place alors une représentante pour la mère de la cliente, puis sa grand-mère qui réclame quelqu’un pour sa mère. Nous arrivons à une lignée maternelle en face de l’enfant.

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Petit à petit, la représentante de la cliente accepte de regarder sa fille qui va de mieux en mieux. Je fais dire à la fille :

Maman, je suis contente que tu me regardes.

Plus la mère s’appuie sur sa mère, plus elle peut accepter sa condition de mère et regarder son enfant. Je demande alors à la cliente de reprendre sa place, ce qu’elle fait en étant très émue de s’appuyer ainsi sur sa mère.

En conclusion

L’avortement casse la relation initiale et les relations suivantes. Dans notre cas, il est difficile d’être mère si l’on n’accepte pas de l’avoir été, de voir les enfants morts. Il arrive souvent que la mère confonde ses enfants morts et ses enfants vivants. L’avortement est, selon Bert Hellinger, une déchirure dans l’âme dont la moitié des femmes ne sont pas conscientes, ne ressentent pas de la détresse en y pensant.

Plus la femme s’appuie sur sa mère, plus elle accepte d’être humaine et de voir sa fille.

Pour aller plus loin

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

18 réflexions au sujet de “Vous hésitez à avoir des enfants ? Découvrez pourquoi”

  1. Bonjour, tout d’abord merci pour vos articles éclairants.
    Ma grand-mère maternelle a avorté pendant la guerre; ma mère est née avant cet avortement (née en 1937) et elle est restée fille unique; ma grand-mère était une femme enfant pour son mari; il en est de même pour ma mère vis-à-vis de mon père (couple fusionnel dans lequel chacun materne l’autre); nous sommes deux sœurs et je suis l’aînée; j’ai toujours refusé la féminité et encore plus la maternité (problème d’anorexie mentale); ma sœur vit sa féminité sur un mode viril et n’a jamais souhaité avoir d’enfant.
    Que pourrais-je faire pour accepter d’avoir une place en tant que femme sur la Terre ? à minima accepter mon corps de femme ?
    merci pour votre avis. Bien à vous.
    Vivant outre mer, je ne peux pas me rendre aux constellations.

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    • Florence, pour avoir une place comme femme sur Terre, il est important de s’appuyer sur sa lignée maternelle.. Imaginez votre mère derrière vous, puis votre grand-mère, puis votre arrière grand-mère maternelle. Continuez ainsi jusqu’à ce que vous ressentiez une certaine « solidité » derrière vous. Puis, imaginez un léger et doux balancement d’avant en arrière. Et honorez le destin des femmes de votre système familial.

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      • Bonjour,

        Vous dites qu’il faut s’appuyer sur sa lignée maternelle pour s’incarner en tant que femme sur Terre, mais si cette lignée dysfonctionne par son héritage lourd (guerre, pauvreté, mariages forcés, viols, violences physiques, etc.) au point de nous handicaper dans notre féminité justement ?

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        • Préférez-vous une solution ou persister dans une vue intérieure inutile qui exclut victimes et persécuteurs en les jugeant n’étant pas à la hauteur de leur destin ?

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          • pour avoir un historique de violence dans la lignée maternelle (et paternelle), je me demande aussi, comme Saf, comment se reposer sur un tel héritage, tout du moins, comment incarner le pardon et le détachement; le problème est que – pour ce qui me concerne – il s’agit de réactions instinctives de refus de féminité (comme si j’avais moi-même subi le viol); c’est difficilement contrôlable par le raisonnement…même si je suis tout à fait d’accord qu’il ne m’appartient pas de juger du destin de ma lignée maternelle. Il me semble que tout se passe comme si je ressentais les émotions des personnes qui ont subi les violences, jusque dans mon corps physique; quel est le sens de ce lien familial invisible et que faire pour être en paix ?

          • Florence, c’est exactement cela. On « prend » la place de quelqu’un d’autre jusqu’à ressentir ses émotions. C’est « naturel », sacrificiel, arrogant et improductif. La solution est d’honorer le destin de la victime ET du persécuteur pour redonner sa place à la victime.

      • Tout comme Florence je ressens également ces émotions en moi.

        A vous entendre on croierait que l’on choisirait de porter ces émotions. Hors pour mon cas c’est plutôt ma mère qui a décidé de me faire porter cet héritage en me parlant souvent de son passé, en m’imposant sa vision du feminin (très blessé), en me méprisant d’avoir un meilleur destin qu’elle et me demandant de lui apporter ce que n’a jamais pu apporter sa propre mère. Parce que n’étant pas un enfant désiré elle a fait de moi une extension d’elle-même jusqu’à me mettre dans une confusion oú j’essaie de m’en sortir.

        Vous croyez que c’est facile de vivre avec un tel héritage depuis l’enfance ? Vous croyez que c’est facile de devoir se « reconstruire » comme à la suite d’un viol et de violence physique alors que l’on en a Dieu merci jamais subi ?

        Merci de ne pas m’accuser d’arrogance sous prétexte que j’accepterais pas le destin de mes ancêtres. Le passé c’est le passé il est tel qu’il est mais qu’on me l’impose dans mon présent, j’estime ma colère légitime. J’ai autre chose à faire de mon temps, mon énergie et mon argent que de devoir payer les pots cassés.

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        • Sweet potatoe, il y a des chances que ta colère provienne d’un autre événement personnel… Un truc dans le genre responsabilité personnelle qui n’a rien à voir avec les femmes de ta famille.

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          • Possible… Je porte pas mal de responsabilités… Dont celle de ma mère vieillissante et de plus en plus dépendante.

          • Je suis d’accord avec ce constat de « non prise de responsabilité personnelle » pour ce qui me concerne; en ce jour de fête des pères, je le ressens plus particulièrement car je culpabilise devant un mail reçu de mon père (suite à un cadeau que je lui ai fait livrer pour la fête des pères) me stipulant qu’il va devoir se préparer psychologiquement à passer son 83ème anniversaire (sans ma présence car je réside à 18 000 km de la France); pourtant ma mère est à ses côtés et ils sont tous les deux en très bonne santé et autonomes dans leurs moyens; je n’arrive pas à me détacher spirituellement ni de ma mère ni de mon père comme si je n’avais pas le droit de prendre ma place; tout se passe comme si des deux côtés, ils ne s’étaient pas reposés sur leurs propres parents…mais sur leurs enfants, en particulier moi qui suis l’aînée. C’est un sacrifice collectif, un mode relationnel dans la famille: une fusion et confusion de qui est qui; je ressens de la colère contre moi-même car je ne trouve pas le courage de me détacher malgré la distance géographique. Je n’ai pas créé de famille de mon côté (blocage puissant).
            Je suis heureuse de pouvoir échanger et constater que je ne suis pas seule dans cette problématique !
            Merci donc pour ce blog.

          • Florence, tu as le droit de culpabiliser devant le mail reçu de ton père et continuer à t’occuper de toi. La notion de blocage et la colère renvoient souvent à un avortement.

          • Exact, ma mère a perdu il y a très longtemps un enfant en fausse couche à six mois de grossesse (avant d’avoir son troisième enfant… Je suis la septième et dernière). Elle a un grand sentiment de culpabilité. En revanche on ne connait pas le sexe de cet enfant (pas même ma mère). Mais j’ai toujours eu le sentiment que ça devait être un garçon (enfants que souhaitaient mes parents…jusqu’à privilégier mon grand frère a moi).

            Je ne suis ni responsable de sa vieillesse ni de sa maladie (héréditaire) qui l’handicap beaucoup et de plus en plus mais j’ai toujours l’impression de porter cette responsabilité, de n’être qu’un bâton de vieillesse… La seule place que j’ai dans cette famille….

          • Une phrase qui peut aider est « je prends le deuil en tant que soeur et je te laisse celui en tant que mère »…

    • Lisa, l’important est de rester et d’honorer la vie. Tu peux te pardonner et te dire que tu as fait du mieux que tu as pu. Ensuite, viens en constellation pour que ces enfants avortés soient en paix.

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  2. enfin je veux préciser,
    est ce grave de pas avoir eu d’enfant vivant ? de ne pas avoir élevé d’enfant?
    est ce que d’avoir eu 2 grossesses arrêtées, cela fait de moi une mère??

    j’ai du chagrin de ne pas avoir de lignée ce n’était pas mon souhait. j’aspirais à créer une famille mais la vie ne s’est pas passé comme je le souhaitais et je me sens coupable vis à vis de mes parents de cela aussi.

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    • Lisa, il est important que tu te dises que tu es une femme, même si tu n’as pas d’enfants. Bert Hellinger dit que l’important est au service de la vie, que ce soit en ayant des enfants ou en étant au service de la vie. Honore ton destin…

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