Le « Je est un autre » d’Arthur Rimbaud est son grand-père maternel

Interloqué par la phrase d’Arthur Rimbaud « Le Je est un autre », j’ai cherché qui était ce « Je ».Voici donc sa généalogie et le « Je ». J’en ai profité pour décoder le dormeur du val, sa relation avec Verlaine et son homosexualité.

La généalogie d’Arthur Rimbaud

Elle est plus riche du côté de sa mère que du côté de son père. Je me suis, comme d’habitude, appuyé sur le site geneanet.

Ses parents se sont mariés en 1853 et séparés en 1860, quand il avait 6 ans.

  • Son père était un officier d’infanterie décoré de la légion d’honneur dont la mère est morte quand il avait 24 ans.
  • Sa mère avait un frère aîné mort avant elle et sa mère est morte (en couches ?) quand elle avait 5 ans, un mois après la naissance de son frère Charles. Cela explique peut-être la mort de deux de ses filles, qui s’appelaient toutes les deux Vitalie.

Arthur Rimbaud est mort à 37 ans après avoir été amputé de la jambe droite.

Il est probable que Frédéric, son frère aîné, qui s’est engagé en 1870, soit intriqué dans le destin de son père militaire et Arthur dans celui de sa mère, portant un prénom de son oncle maternel Jean-Charles mort à 31 ans, un an après sa naissance et deux prénoms de son grand-père maternel .

La constellation familiale d’Arthur Rimbaud

Mettons d’abord en place ses parents, puis ses frères et sœurs.  Viendront alors le dormeur du val, puis Verlaine et enfin le « Je » qui est un autre.

Ses deux parents sont suicidaires

Ses deux parents viennent se placer et la mère vient spontanément en face de la fenêtre, ce qui signifie qu’elle veut mourir. Sa mère est morte quand elle avait 5 ans et elle cherche probablement à la rejoindre. Le père cherche sa place et vient à la gauche de sa femme. Normalement, il devrait être à sa droite pour la protéger. Dans notre cas, la place de droite est celle du frère mort.

Comme je fais venir un militaire, celui-ci se place dans un coin et fait peur au père. Jean Charles, le frère mort de la mère vient à la droite de la mère puis se dirige vers la porte, ce qui signifie qu’il est attaché à sa mère et veut partir aussi.L’oncle maternel est retourné pour le réintégrer et cela ne change rien à la dynamique de la mère, même s’il lui dit qu’il veut partir. La mère est donc vraiment suicidaire et se marie avec un militaire qui veut mourir et qui lui rappellera son frère. Arthur, identifié à cet oncle, est donc un fils à maman, comme beaucoup de personnes qui veulent se faire voir, entendre… ou lire. 

Ses frères et sœurs

Amenons-les dans l’ordre d’arrivée sur terre :

  • Frédéric, le frère aîné, vient à la gauche de son père. Il deviendra militaire comme lui. Quand le père dit à son fils qu’il a peur de la guerre, le fils hésite à le devenir.
  • Puis, Jean Nicolas Arthur vient devant sa mère qui se sent aussitôt attiré… Il se met à sa gauche en mettant une main sur l’épaule de sa mère. En le plaçant devant son oncle, il sent qu’il y a un lien. Il est donc bien identifié à son oncle.
  • Une sœur se place en face de la mère qui la fait « flipper ». Et ce n’est pas agréable pour la deuxième.

Nous avons la configuration suivante où l’ordre des frères et sœur est numéroté :

Arthur trouve que c’est le désordre. En effet, l’ordre fraternel est inexistant. 

Sa relation avec Verlaine

Celle-ci fut tumultueuse et violente.  Paul Verlaine, né en 1844 après 3 fausses couches, fut amoureux de sa cousine orpheline Elisa, morte en couches en 1867 et essaya aussi à plusieurs reprises de tuer sa propre mère. Marié en 1870 à Mathilde Mauté, il eut un fils, Georges, en 1871 l’année ou Arthur l’a rencontré. En 1873, Verlaine tire sur Arthur et sera condamné à 2 ans de prison.

Le représentant de Verlaine se place à la droite de la mère. Il veut la remplacer ! Puis, comme Jeanne s’en va, le représentant va à ses côtés. Verlaine remplace aussi sa sœur ! Alors qu’il était marié et avait un enfant….

Le dormeur du val est le frère

Écrit en 1870, ce poème se termine par

« il a deux trous rouges au côté droit ».

Le représentant du Dormeur du val va aux côtés du frère aîné Frédéric. Il représente donc la peur d’Arthur que son frère meure. Le père s’éloigne alors de son fils. Je fais alors échanger des paroles entre le soldat et le père d’Arthur.

Il est important que tu m’acceptes, sinon ton fils va devenir aussi militaire.

Ces paroles apaisent le père.

Pendant se temps, Arthur veut aller à la droite de sa mère… à la place de l’oncle ou du grand-père maternel. En faisant venir le représentant du GPM, Arthur revient à sa place et la mère se sent beaucoup mieux, tout comme la fille Victoire. Il était donc aussi intriqué dans le destin de son grand-père maternel qui portait le même prénom que lui et dont la femme est morte en couches. C’est pour cela qu’il était homosexuel. S’il avait des enfants, la mère risquait de mourir, tout comme Frédéric Nietzsche.

Le Je est un autre, le grand-père maternel

Écrit en 1871 dans une lettre à Paul Demeny, la lettre du voyant commence par :

« Car Je est un autre. Si le cuivre s’éveille clairon, il n’y a rien de sa faute. » et finit par… Qu’il crève dans son bondissement par les choses inouïes et innombrables : viendront d’autres horribles travailleurs ; ils commenceront par les horizons où l’autre s’est affaissé ! »

Je m’en tiendrais au « Je » sans m’égarer vers les horribles travailleurs.

Le représentant du « Je » est aussitôt attiré par le grand-père maternel auquel Jean Nicolas Arthur est identifié. La GMM maternelle d’Arthur est aussi probablement morte en couches. Dans ce cas, le père est vu comme un tueur. Peut-être est-ce pour cela que Verlaine a tiré sur Rimbaud…

En conclusion

Nous avons encore l’histoire d’un fils à maman ! Arthur Rimbaud est identifié à son grand-père maternel dont il porte le prénom. Cela explique la relation avec sa mère et son homosexualité. Comme tout fils à maman, il se croit tout permis, donne des conseils à tout le monde. Et meurt jeune comme son oncle…

Pour aller plus loin

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

8 réflexions au sujet de “Le « Je est un autre » d’Arthur Rimbaud est son grand-père maternel”

  1. Bonjour Michel,
    « Le père cherche sa place et vient à la gauche de sa femme(…). Dans notre cas, la place de droite est celle du frère mort. » Le père d’Arthur, s’il prend la place de l’oncle maternel, ne devrait-il pas se placer à la droite de la mère puisqu’il s’agit du frère aîné de celle-ci (la place de droite peut être celle dun frère aîné ou d’un époux) ?

    Pourquoi ne pas avoir placé la grand mère maternelle en premier dans la constellation avant la mère, pour suivre l’ordre généalogique ?

    Y a-t-il 2 personnes identifiées à l’oncle maternel : Arthur et le père d’Arthur ??

    Merci et bonnes fêtes

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    • Marion, la mère d’arthur laisse son mari à gauche car elle est toujours dans la dynamique de son frère aîné mort… après le mariage. « Pourquoi ne pas avoir ? » est une objection sur le déroulement de la constellation… Parce que Arthur est un homme et que je recherche une intrication avec un homme. Le père d’Arthur n’est pas identifié au frère de sa femme. L’identification se fait au sein d’un système familial, les membres de la famille, les partenaires précédents et les liens vitaux où la vie est engagé (camarades de combat, victimes ou persécuteurs). Je pense quand même que deux personnes peuvent s’identifier à la même personne au sein d’un même système.
      Bonne année 2019.

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      • Merci pour tes explications claires.
        En relisant ton article sur les fils à maman et filles à papa, je retiens que le fils à maman représente « un partenaire précédent de la mère ». Dans le cas d’Arthur il s’agit plutôt d’une identification au Gpm et à l’oncle maternel. Est-ce bien un fils à maman ?

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        • Un fils à maman représente un « mâle » proche de la mère. Ce peut être un partenaire précédent, un oncle maternel, un grand-père paternel. Le cas le plus courant est celui du partenaire précédent. Dans les autres cas, la dynamique est plutôt morbide, comme Freud ou Jung. Bonne année.

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  2. J’ai toujours cru que « Je est un autre » signifiait pour Arthur Rimbaud la volonté de prendre du recul par rapport à ses écrits sans pour autant parler d’écriture automatique.

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    • D’où l’intérêt des constellations. C’est la même chose pour Dr Jekyll et Mr Hyde et la plupart des « dissociations » ou la théorie de l’ombre de Jung…

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